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  • Charlotte

J’ai troqué ma twingo contre un vélo. Petit éloge de la lenteur (mais toujours à moteur...)

C’est le jour où j’ai eu 30 ans, un beau jour au mois de juin de cette année, que je reçois de la part des copains et ma famille mon plus beau cadeau : un vélo. Mais au-delà de l’objet, c’est bien plus qu’un vélo. Alors à vous que je croise tous les jours en voiture sur le chemin pour mon atelier, qui me doublez dans les montées et que je re-double dans le centre de Saint-Claude ou qui me proposez sympathiquement de me ramener à cause du soir ou des gouttes, voici pourquoi je souris (presque) tout le temps en grimpant sur ma bicyclette électrifiée ‘home made‘ par mon mec et un copain cyclo-bricoleur.


Alors ça y est, depuis 2 mois j’ai plus la clim mais la motiv’. Je triche un peu, me direz-vous, en apprenant que mon B-TWIN d’occasion acheté chez Jacky et Michèle est « trafiqué » avec un kit électrique moteur+batterie. Merci qui ? Merci Colin et Pascal pour la main d’œuvre sur mon biclou qui remplace désormais notre Twingo violette qui reste collée au bitume du parking… On fonctionne désormais tous les 2 avec la Zoé et le vélo que je prends à défaut mais que nous partageons. Électrique mode de vie n’est-ce pas? Personne n’est parfait, on y travaille par palier avec ce VAE qui nous fait repenser notre notion du temps et de l’espace… 500 bornes au compteur aujourd’hui. 500 km de petits trajets quotidiens sur notre joli Plateau et que je ne fais plus à pied, en vélo « normal » ou en voiture. Des heures de plaisir à pédaler dans la nature en se rendant compte que la différence de temps entre un trajet en voiture et en vélo n’est pas si énorme et que non, ce ne sont pas 10 min de perdues lorsque Colin va au boulot à vélo et met 25 min pour remonter au lieu de 15... Et puis c’est toujours ça de moins dans notre budget de vie que nous avons choisi de baisser drastiquement pour pouvoir choisir notre emploi et non plus le subir.


Dans la même veine, la Zoé nous a complètement détournés des autoroutes qui coûtent chères et vident trop vite la batterie. Les trajets en voiture sont longs mais les villages traversés bien sympathiques. On nous rit souvent au nez. Tant pis. On nous sert pourtant du « slow » à toutes les sauces aujourd’hui. Ce changement de pompe nous détourne aussi de la station essence et peut-être bientôt des coûts d’assurance/entretien qu’une voiture implique, sans parler du coût pour la nature que nous avons l’impression de moins polluer. Bien conscients que les batteries ne sont pas toutes propres et que moins se déplacer serait bien plus clean, on va au moins pire et veillons sur les innovations croissantes appliquées à la fabrication et au recyclage des batteries.


J’essaie de faire court mais je me rends compte qu’écrire sur la pratique du vélo comme mode de transport quotidien pourrait m’occuper des heures… Cette pratique revêt tellement de sens pour nous et accompagne une volonté de vivre un peu plus en cohérence avec les idées qui bouillonnent dans notre tête. On est loin de la cohérence totale mais on essaye de bon cœur. Faire du vélo fait réaliser beaucoup de choses que je n’aurais pas pu réaliser sans cette nouvelle monture :

- les équipements routiers font de la voiture une REINE sur la route : attacher son vélo est une plaie par ici et les pistes cyclables sont quasi inexistantes. Conclusion, s’il y avait plus de place accordée aux cyclistes, on croiserait bien plus de vélos ! Ça résulte donc d’une volonté politique !

- on nous matraque de publicités pour des voitures tout équipées sur toutes les radios. A quand une pub pour les vélos avec des primes à l’achat? 100 % d’économies à la pompe !

- le vélo facilite la rencontre. Je dis bonjour et bonsoir au petit vieux du village quand je passe devant chez lui. Ce qui n’était jamais arrivé avant, quand j’étais plus souvent derrière mon pare-brise.


Avant de vous laisser j’anticipe déjà vos questions. En voici trois qu’on m’adresse souvent.


« Pourquoi le vélo ?» Parce qu’en discutant avec quelqu’un qui en fait quotidiennement plus de 25 km pour se rendre au travail, j’avais posé la même question et il m’avait répondu avec conviction « je le fais pour l’Homme ». Je m’étais alors interrogée : pourquoi ils sont si peu à agir ainsi, pourquoi pas moi ?


« Pourquoi électrique ? » Parce que je suis prête à revoir ma notion de l’espace et du temps mais en douceur et la moyenne montagne jurassienne a raison de mon souffle et de mes petits mollets.


« Tout le monde ne peut pas habiter et travailler sur le même bassin » : Ce à quoi je réponds que mon statut d’indépendante et les nouvelles aspirations professionnelles de Colin nous ont facilité la décision de déplacer notre lieu de vie à proximité de mon atelier et de relocaliser notre vie en général. Ce n’est certes pas à la portée de tout le monde mais faire un pas vers le vélo au moins pour les autres petits trajets quotidiens (courses, activités, promenades…) est déjà un très grand pas. Au passage, petit clin d’œil à mon Papa qui travaille à 35 min en voiture de la maison et qui a décidé de laisser sa voiture au parking pour se rendre au boulot en train puis à vélo en acceptant les 10 minutes supplémentaires de trajet !


Pour être bien claire, je ne cherche pas à vous convaincre, ni à juger. J’avais simplement besoin de vous écrire ce que ce vélo a changé dans ma tête et dans ma vie. Retenez simplement qu’il me permet de me sentir un peu plus à ma place, celle que je choisis. Allez, je pars poster vos commandes à vélo dans la grosse boîte jaune. On en reparle cet hiver, entre les flocons et les gouttes, avec mes moufles et ma cagoule ! En attendant, promis, je n’userai pas du « slow » comme argument marketing, trop et trop mal usité de nos jours !


PS : encore merci aux copains et à toute la famille pour ce cadeau

PPS : la photo officielle de la remise du cadeau ci-dessous



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